Entrer en EHPAD est une étape délicate dans la vie d’une personne âgée et de ses proches. Si certains s’adaptent rapidement à leur nouvel environnement, d’autres ressentent un profond mal-être, exprimant leur insatisfaction. Faut-il s’inquiéter ? Comment distinguer un simple temps d’adaptation d’un problème plus profond ? Et surtout, quelles solutions existent pour améliorer la situation ?

Identifier les signes d’un mal-être persistant

Lorsqu’un proche évoque son mal-être en EHPAD, il est essentiel de ne pas ignorer ses ressentis. Certains s’expriment ouvertement, manifestant leur inconfort par des paroles directes : “Je ne me sens pas bien ici”, “Je veux rentrer chez moi”, “Personne ne s’occupe de moi”. D’autres, en revanche, adoptent une attitude plus silencieuse, exprimant leur malaise à travers des comportements inhabituels. Une perte d’appétit soudaine, un désintérêt pour les activités proposées ou un refus de socialiser avec les autres résidents peuvent être des signaux à ne pas négliger.

L’isolement est souvent l’un des premiers symptômes d’un mal-être en établissement. Un résident qui reste enfermé dans sa chambre, qui évite les interactions ou qui semble apathique pourrait souffrir d’un sentiment d’abandon ou d’un environnement qui ne lui convient pas. De même, des sautes d’humeur, de l’irritabilité ou au contraire une attitude résignée doivent alerter. Si ces signes persistent au-delà des premiers mois d’adaptation, il devient crucial de chercher à comprendre ce qui ne va pas.

Écouter et dialoguer pour comprendre la source du problème

Avant de tirer des conclusions hâtives, il est primordial d’engager un dialogue bienveillant avec son proche. Plutôt que de minimiser son ressenti ou de lui répondre que “c’est une question d’habitude”, il est plus constructif d’adopter une écoute active. Poser des questions ouvertes permet souvent de mieux cerner les difficultés rencontrées : se sent-il seul ? Trouve-t-il l’environnement oppressant ? A-t-il des difficultés à s’entendre avec le personnel ou les autres résidents ?

Le changement de cadre de vie, souvent brutal, peut générer un véritable choc émotionnel. Certaines personnes âgées ont du mal à accepter la perte de leur autonomie et vivent le placement en EHPAD comme une rupture avec leur passé. D’autres souffrent d’un manque d’activités adaptées à leurs goûts, ou d’un rythme de vie qui ne correspond pas à leurs habitudes. Le simple fait de verbaliser leurs ressentis peut déjà les apaiser, à condition que leurs proches prennent ces préoccupations au sérieux et cherchent activement des solutions.

Interagir avec l’équipe encadrante pour améliorer le quotidien

Si le mal-être persiste, il est essentiel d’en discuter avec l’équipe de l’EHPAD. Prendre rendez-vous avec les soignants ou la direction permet d’évaluer la situation de manière plus objective. L’échange avec le personnel soignant est d’autant plus important que certains résidents expriment leur inconfort différemment auprès de leur famille et des équipes encadrantes. Le but de cette démarche est de voir quelles améliorations peuvent être apportées au quotidien du résident. Il peut s’agir d’un ajustement dans les activités proposées, d’un accompagnement psychologique ou encore d’un changement de chambre pour un cadre plus apaisant. Parfois, un simple ajustement de la routine ou un effort pour renforcer le lien avec les autres résidents peut suffire à améliorer son bien-être.

Il est également essentiel d’observer attentivement l’environnement général de l’établissement. Un manque de personnel, une ambiance tendue ou des négligences dans la prise en charge peuvent être des facteurs aggravants. Si les doléances du résident sont légitimes et que l’établissement ne semble pas en mesure d’y répondre de manière satisfaisante, il est peut-être temps d’envisager une autre solution.

Changer d’EHPAD ou explorer d’autres alternatives ?

Dans certains cas, malgré tous les efforts entrepris, l’inconfort ressenti par la personne âgée demeure trop important. Si le mal-être est lié à un problème structurel de l’établissement (manque d’écoute, soins inadaptés, tensions avec le personnel) un changement d’EHPAD peut être envisagé. Toutefois, cette décision ne doit pas être prise à la légère !

Avant d’engager une démarche de transfert, il est essentiel de bien évaluer les attentes et les besoins de la personne concernée. Un établissement plus petit, plus familial, ou spécialisé dans un type de prise en charge spécifique peut parfois mieux convenir. Il est recommandé de visiter plusieurs structures, d’échanger avec les équipes et de vérifier les disponibilités avant de prendre une décision définitive.

Dans d’autres situations, le placement en EHPAD peut ne pas être la meilleure solution. Certaines familles optent pour des alternatives comme le retour à domicile avec un accompagnement renforcé ou un accueil familial, qui offrent un cadre plus libre et autonome. Ces options doivent être étudiées avec soin, en fonction des besoins médicaux, sociaux et financiers de la personne âgée.

Trouver la meilleure solution dans l’intérêt du proche

Chaque situation est unique et demande une réflexion approfondie. Face au mal-être d’un proche en EHPAD, l’important est de rester attentif, réactif et bienveillant. Dans certains cas, quelques ajustements dans le quotidien peuvent suffire à améliorer la situation. Dans d’autres, un changement plus radical peut être nécessaire.

L’essentiel est de ne jamais laisser une plainte sans réponse. Prendre le temps d’écouter, d’échanger avec l’équipe encadrante et d’explorer toutes les options possibles permet de garantir le bien-être de la personne âgée et de lui offrir la meilleure qualité de vie possible dans cette nouvelle étape de son existence.