Avec le vieillissement de la population, la question de la prise en charge des personnes âgées devient de plus en plus cruciale. L’admission en maison de retraite repose souvent sur une évaluation précise du niveau de dépendance des individus. Découvrez comment le Groupe Iso-Ressources (GIR) est calculé pour déterminer l’éligibilité des personnes âgées à entrer en maison de retraite.

Définition du GIR

Le Groupe Iso-Ressources (GIR) est un indicateur utilisé pour mesurer le degré de perte d’autonomie des personnes âgées. Mis en place en 1997, il vise à standardiser l’évaluation de la dépendance et à garantir une allocation des ressources adaptée aux besoins des résidents. Le GIR permet de classer les personnes âgées en fonction de leur niveau de dépendance, allant du GIR 1 (très grande dépendance) au GIR 6 (autonomie).

 

 

La grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources)

La grille AGGIR est l’outil principal utilisé pour calculer le GIR. Elle se compose de 17 variables réparties en deux catégories : les variables discriminantes et les variables illustratives.

Les variables discriminantes

Les variables discriminantes, au nombre de 10, évaluent les capacités de la personne à effectuer les actes essentiels de la vie quotidienne sans assistance :

• Cohérence : capacité à converser et à se comporter de manière sensée.
• Orientation : capacité à se repérer dans le temps et dans l’espace.
• Toilette : capacité à se laver entièrement.
• Habillage : capacité à s’habiller et à se déshabiller.
• Alimentation : capacité à préparer et à manger des repas.
• Élimination : gestion de l’incontinence urinaire et fécale.
• Transferts : capacité à se lever, se coucher et s’asseoir.
• Déplacements à l’intérieur : capacité à se déplacer à l’intérieur de son logement.
• Déplacements à l’extérieur : capacité à se déplacer à l’extérieur de son logement.
• Communication à distance : capacité à utiliser le téléphone ou d’autres moyens de communication.

Les variables illustratives

Les variables illustratives, au nombre de 7, fournissent des informations complémentaires sur l’autonomie domestique et sociale de la personne, mais ne sont pas prises en compte dans le calcul du GIR :

• Gestion : capacité à gérer son budget et ses achats.
• Ménage : capacité à entretenir son logement.
• Cuisine : capacité à préparer des repas.
• Lessive : capacité à laver et à repasser son linge.
• Loisirs : participation à des activités de loisirs.
• Transport : utilisation des moyens de transport.
• Contacts : capacité à maintenir des contacts sociaux.

 

 

Les différents niveaux de GIR

GIR 1

Personnes confinées au lit ou au fauteuil, nécessitant une surveillance constante et ayant des fonctions mentales gravement altérées. Elles requièrent une assistance totale pour les activités de la vie quotidienne, telles que l’alimentation, la toilette et les transferts.

GIR 2

Personnes confinées au lit ou au fauteuil avec des fonctions mentales non totalement altérées, ou nécessitant une prise en charge substantielle pour les activités corporelles et la sécurité. Elles peuvent également inclure des personnes capables de se déplacer, mais nécessitant une surveillance constante en raison de troubles du comportement.

GIR 3

Personnes ayant conservé leur autonomie mentale, mais nécessitant une aide quotidienne importante pour les activités corporelles (toilette, habillage). Elles peuvent se déplacer seules, mais ont besoin d’une aide régulière pour les actes de la vie courante.

GIR 4

Personnes n’ayant pas de problèmes locomoteurs graves, mais nécessitant une aide pour certaines activités corporelles et la préparation des repas. Elles peuvent inclure des personnes nécessitant une aide pour se lever, se coucher ou effectuer leur toilette.

GIR 5

Personnes ayant besoin d’une aide ponctuelle pour les actes essentiels de la vie courante, mais généralement autonomes pour la plupart des activités quotidiennes. Elles peuvent avoir besoin d’une aide pour la préparation des repas ou la gestion de la médication.

GIR 6

Personnes autonomes pour les actes essentiels de la vie courante et ne nécessitant qu’une aide minime ou aucune aide spécifique. Elles peuvent gérer seules leur alimentation, leur hygiène et leurs déplacements.

Le processus d’évaluation

L’évaluation du GIR est réalisée par des professionnels de santé formés, généralement des médecins ou des infirmiers spécialisés en gérontologie. Les médecins coordonnateurs en EHPAD jouent un rôle clé dans ce processus. Ces professionnels sont habilités à utiliser la grille AGGIR pour évaluer le degré de dépendance des personnes âgées.

Comment se déroule l’évaluation ?

L’évaluation se fait souvent à domicile ou en institution. Elle inclut une série d’observations et de tests portant sur les capacités physiques et mentales du patient. L’évaluateur observe la personne dans ses activités quotidiennes, interroge l’entourage familial et recueille des informations sur l’autonomie de la personne dans son quotidien. Les résultats sont ensuite compilés pour déterminer le GIR de la personne.

 

 

Utilisation du GIR pour l’admission en maison de retraite

Les établissements pour personnes âgées sont adaptés aux différents niveaux de GIR. Par exemple, les EHPAD sont conçus pour accueillir des personnes relevant des GIR 1 à 4, nécessitant des soins plus ou moins intensifs. D’autres types de logements, réservés aux seniors autonomes peuvent accueillir des personnes relevant des GIR 5 et 6.

Prise en charge spécifique selon le GIR

Chaque niveau de GIR détermine le type de soins et d’accompagnement nécessaires, allant de l’assistance partielle à une prise en charge complète. Par exemple, les personnes en GIR 1 nécessitent une surveillance médicale constante et une aide totale pour les activités de la vie quotidienne, tandis que les personnes en GIR 4 peuvent nécessiter une aide pour la toilette et l’habillage, mais rester relativement autonomes pour d’autres activités.

Implications financières

Le GIR influence directement le coût de la prise en charge en EHPAD. Plus le niveau de dépendance est élevé, plus le coût des soins et de l’hébergement augmente. Les établissements facturent des tarifs différents en fonction du degré de dépendance des résidents, afin de couvrir les frais supplémentaires liés aux soins intensifs nécessaires pour les niveaux de dépendance plus élevés.

Aides financières et allocations

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une aide financière attribuée en fonction du GIR pour aider à couvrir les coûts liés à la dépendance. Cette allocation permet de réduire la charge financière pour les familles et de garantir que les personnes âgées reçoivent les soins nécessaires. Le montant de l’APA est calculé en fonction du niveau de dépendance et des revenus du bénéficiaire.